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Votre chirurgien a enlevé un fragment de votre ménisque cassé dans votre genou. Dans les semaines qui suivent, quelques séances de kinésithérapie sont conseillées mais l’auto-rééducation est également très utile !

Après retrait d’une portion de ménisque interne, la reprise du sport s’effectue à l’issue de 6 à 8 semaines. Il faut ajouter une quinzaine de jours lorsque le geste a eu lieu sur le ménisque externe. Les délais varient aussi en fonction de la taille du morceau enlevé.

Les quadras et autres «séniors» mettent souvent un peu plus de temps à récupérer

Votre chirurgien vous apportera toutes les précisions adaptées à votre cas. La kinésithérapie ne doit pas être trop intensive. Elle a pour objectif principal de vous aider à reprendre du muscle sans «forcer».

L’auto-rééducation y contribue et vous guide dans la reprise de l’aquabiking

A chaque étape, les douleurs en regard du ménisque et les gonflements du genou imposent le repos. S’ils persistent, un avis médical est nécessaire !

Une lésion du ménisque, c’est quoi ?

On trouve deux ménisques par genou. Ils ressemblent à deux petits croissants placés entre le tibia et le fémur. Ils s’écrasent et se brisent parfois quand le genou se vrille, bascule ou se fléchit fortement ! Grâce à leurs formes en virage relevé, ils participent à la stabilité du genou. Surtout, ils amortissent les contraintes et répartissent les pressions sur le cartilage. Quand le chirurgien enlève un fragment abîmé, l’emboitement de l’articulation est moins bon. Il faut patienter et proposer des contraintes très progressives pour «mouler le moignon méniscal». Le ménisque, bien que plus mince retrouve une forme adaptée. L’auto-rééducation participe à ce remodelage.

 

 

 

 

 

 

Objectif : «réveil articulaire»

Dans les 3 à 4 jours suivant l’intervention, restez au calme. Utilisez des béquilles en cas de douleurs. Abandonnez-les rapidement.

Luttez contre l’inflammation

Si votre genou est gonflé, glacez-le au moins 3 fois 20 minutes par jour. N’oubliez pas de protéger votre peau avec un linge, typiquement une serviette éponge. Idéalement, utilisez une vessie de glace fixée par une genouillère spécifique.

Contractez vos muscles

Souvent, votre cuisse a un peu de mal à fonctionner. Elle a été comprimée lors de l’intervention par un garrot pour éviter les saignements. Les petites cicatrices sont douloureuses et inhibent sa contraction. Il faut la réveiller.

Exercice 1

Allongez-vous, placez un coussin sous votre genou. Tendez la jambe, écrasez le coussin ! Restez contracté 3 à 10 secondes, relâchez pendant la même durée. Recommencez 10 à 20 fois. Renouvelez l’opération toutes les heures … La nuit vous êtes exempté !

Exercice 2

Dès que possible, faites suivre l’ «Exercice 1» d’une élévation de votre membre inférieur. Tendez bien votre genou, remontez votre rotule ! Décollez doucement le talon du lit puis monter votre jambe. Restez 1 à 2 secondes en position haute. Prenez soin de freiner la descente, c’est également un très bon travail musculaire.

Bougez doucement

Au cours des 7 à 10 jours après l’opération, il faut entretenir la flexion de votre genou sans trop forcer. Ne dépassez pas l’angle droit, au risque de tirer sur les petites cicatrices situées à l’avant de votre genou.

Exercice 3

En position couchée sur le dos, pliez doucement votre genou. Profitez-en pour faire frotter votre talon sur le matelas. Ainsi, vous réveillez et vous faîtes travailler les muscles situés à l’arrière de la cuisse, les ischio-jambiers. Restez fléchi quelques minutes puis replacez lentement votre genou en extension. Revenez lentement genou tendu.

Exercice 4

Allongé sur le ventre, pliez le genou, montez le talon. Restez à angle droit quelques secondes. Redescendez doucement. Faites l’exercice environ 10 à 20 fois. Là encore, vous associez un travail de mobilité articulaire et une activité musculaire.

Exercice 5

Dès que vous atteignez aisément les 90 degrés de flexion, asseyez-vous sur une table. Partez genou fléchi et montez le pied, maintenez la position 3 à 10 secondes. Redescendez lentement. Faîtes 5 à 10 répétitions.

Objectif : «vie quotidienne»

Une bonne semaine après l’intervention, Vous pouvez marcher normalement. Il faut encore gagner en aisance dans les escaliers. Pour descendre sans encombre il faut fléchir à 110°.

Révisez, progressez

Lorsque les cicatrices sont bien fermées, reprenez les exercices précédents et gagnez encore en flexion. Pour votre confort, il est urgent d’atteindre 110°. Vous récupérerez tranquillement une amplitude comparable à l’autre genou au cours du mois suivant. Attention, ces exercices se font assis ou couché, les accroupissements sont proscrits !

Travaillez en charge !

A la marche ou dans les escaliers, chaque membre inférieur propulse le poids du corps. Il faut progressivement renouer avec ces contraintes.

Exercice 6

Debout sur vos 2 jambes, Fléchissez légèrement les genoux. Ne dépassez pas 30 à 45 degrés. Remontez lentement. Faites ce mouvement 10 à 30 fois. Vous pouvez vous appuyez beaucoup plus voire totalement du côté sain. Ainsi, le côté opéré se fléchit et s’étend sans compression. Dans ces conditions, cet exercice peut vraiment être commencé dans les jours suivant l’intervention. Puis, progressivement, basculez votre poids sur le côté opéré. Après une petite semaine votre geste est symétrique. A l’issue d’une bonne quinzaine, vous poussez exclusivement avec le côté opéré.

Objectif : « Sport »

Après 2 à 3 semaines, votre force musculaire est correcte, votre mobilité articulaire dépasse 110 degrés. Votre auto-rééducation va devenir sportive.

Révisez, progressez !

Vous réalisez l’ « Exercice 6 » aisément. Rebasculez un peu du côté sain mais faites le mouvement sur un matelas ou un canapé. L’instabilité augmente considérablement le travail musculaire et sollicite votre coordination. Peu à peu, selon vos sensations, mettez plus de poids sur le membre inférieur opéré.

Faites de l’aquabiking !

Pour pédaler, il faut plier le genou à 110 degrés. A 15 jours de votre intervention, vous pouvez le faire ! Profitez-en ! N’oubliez pas de protéger vos cicatrices avec des pansements résistants à l’eau si c’est nécessaire !

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Sur un aquabike, moulinez, faite des exercices de faible résistance. Voilà un bon rodage articulaire pour entretenir votre mobilité et mouler votre ménisque. Augmentez peu à peu les résistances. Vers 3 à 4 semaines post-opératoires, mettez vous en «danseuse». Après un bon mois, commencer votre séance d’aquabiking par quelques minutes de trottinement dans l’eau. Augmentez peu à peu la durée et la vitesse de votre échauffement.

Variez vos séances

Après un mois, si vous avez accès à des appareils de cardiotraining, c’est l’idéal. L’aquaelliptique ressemble à la course mais avec appuis symétriques et sans choc. Grâce au tapis de course aquatique, il est possible de travailler en limitant les impacts des foulées. Pour cela, mettez de la pente ! Commencez par la marche active. Petit à petit, intégrez la course sur tapis aquatique à votre séance de cardiotraining. Augmentez la durée et réduisez la pente.

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Le rameur, dans votre salle de sport, vous permet de gagner en flexion en évitant la compression du poids du corps.

Courez, jouez !

Cinq à sept semaines après votre intervention, vous pouvez courir 30 minutes aisément. Commencez à accélérer. Variez les allures. Quelques séances plus tard, terminez par des déplacements latéraux. Les footballeurs font un peu de conduite de balle, les tennismen travaillent sur le mur. Tous renouent avec les éducatifs et les séances techniques. Deux à trois mois après l’opération, vous reprenez véritablement l’entraînement. Quand vous aurez retrouvé vos sensations, si votre genou ne vous gêne plus, vous pouvez attaquer les séances beaucoup plus intense !

 

Avec la collaboration d’Anne BAUMGARTNER, kinésithérapeute.

Vous avez mal au genou. Vous pensez que c’est une lésion du ménisque. Votre médecin vous l’a confirmé. Attention, vos ménisques usés de senior ne se soignent pas comme les ménisques cassés des jeunes ! Explications et conseils.

Les ménisques du genou sont 2 petits croissants fibreux et élastiques posés sur la partie haute et plate du tibia. Ils permettent l’emboîtement de la portion basse et ronde du fémur, l’os de la cuisse.

Ainsi, ils contribuent à la stabilité de l’articulation et limitent les frictions. Ils augmentent aussi la surface de contact entre le tibia et le fémur, et réduisent les pressions.

Bien sûr, ils se comportent également comme de petits amortisseurs.

Ces 3 fonctions vous permettent de comprendre pourquoi ils se révèlent essentiels pour éviter l’arthrose, c’est-à-dire l’usure du cartilage qui recouvre les os au niveau des articulations. De fait, vous constaterez que le traitement vise toujours à « économiser » les ménisques.

menisque usé - SantéSportMagazine Senior 5 - Illustration Mathieu Pinet

Ménisque usé n’est pas cassé !

Vous ne vous souvenez pas franchement avoir tordu votre genou. Votre douleur est survenue peu à peu. Vous avez abîmé progressivement votre ménisque.

Le jeune footballeur, lui, se rappelle. Il a eu brusquement mal lors d’une bascule articulaire. Son ménisque a été écrasé entre l’os de la jambe et celui de la cuisse. Il s’est fissuré verticalement. Cette irrégularité se comporte comme un trottoir sur lequel cogne la roue du fémur.

Un fragment de ménisque est souvent mobile, il irrite l’articulation et peut même se coincer. Le vôtre a travaillé pendant des années. Il a été impacté par vos footings, il a été insidieusement cisaillé par vos changements de direction au tennis ou au foot. Il présente désormais une fissure horizontale. Sa surface reste régulière. Il n’y a pas d’effet « nid de poule ». En revanche, il n’est plus très compact et votre douleur provient des tiraillements de la membrane articulaire qui s’y accroche en périphérie.

menisque cassé - SanteSportMagazine Senior 5 - Illustration Mathieu Pinet

En effet, votre ménisque n’est pas innervé, seuls les tissus qui l’entourent peuvent vous faire mal. L’I.R.M. ou « imagerie par résonance magnétique » analyse bien la texture des ménisques. Elle permet de visualiser la déchirure centrale et fait aisément la différence avec une fissure.

Le radiologue mentionne souvent un ménisque « dégénératif ».

Chirurgie déconseillée

Ces ménisques laminés sont souvent retrouvés chez les vieux sportifs… de plus de 40 ans !

Ils caractérisent l’usure débutante du genou. Si vous l’enlevez, si vous en réséquez une bonne partie, vous serez soulagé… provisoirement. La douleur méniscale disparaîtra mais, rapidement, la situation se dégradera. En l’absence d’amortisseurs, de répartiteurs de pression et de stabilisateurs, le cartilage est surmené.

Déjà fragilisé par les années, il est raboté et s’use à grande vitesse. Et, vous le savez, il ne peut pas cicatriser ! Quelques années plus tard, ou même au bout de quelques mois, vous souffrez d’une authentique arthrose du genou ! Il faut faire le maximum pour conserver votre ménisque usé !

De multiples traitements possibles

Vous avez pratiqué une activité sportive plus agressive que d’habitude. Votre membrane articulaire a été irritée par les cisaillements méniscaux. De simples anti-inflammatoires peuvent vous calmer. Une paire de semelles correctrices se révèle parfois bénéfique, surtout si vous avez les jambes arquées. En relevant le bord externe du pied, elle décomprime un peu le compartiment interne du genou, le plus souvent concerné par l’usure méniscale.

Des médicaments protecteurs du cartilage, type glucosamine ou chondroïtine, sont parfois prescrits pour limiter l’usure globale du genou. Si la douleur persiste ou si elle est trop handicapante, une infiltration de corticoïde peut être envisagée. Il ne s’agit pas d’un « cache-misère ». Elle apaise l’emballement autodestructeur du processus inflammatoire ; elle doit s’intégrer dans une stratégie thérapeutique globale et cohérente vous permettant de conserver votre ménisque le plus longtemps possible.

Il est conseillé de l’effectuer en association avec un arthroscanner. Au cours de cet examen, on injecte aussi un produit de contraste qui se faufile dans les irrégularités articulaires. Ainsi, on analyse plus finement la surface du ménisque à la recherche d’une fissure passée inaperçue.

Quelques temps après, il est possible de compléter par l’injection d’un produit visqueux et lubrifiant. On parle de « visco-induction ». Les roulements et les glissements articulaires sont optimisés. Dans les semaines qui suivent, il faut profiter de la fréquente disparition des douleurs pour renouer avec une activité physique.

Véritable cercle vertueux, le sport bien choisi et progressif renforce et coordonne les muscles, le mouvement articulaire redevient harmonieux et les contraintes méniscales diminuent.

Du sport progressivement et sans douleur !

ménisque

En cas de ménisque dégénératif, il est souvent possible de faire du sport… c’est même conseillé pour préserver un bon fonctionnement de l’articulation.

Bien sûr, il faut adapter la discipline. Pour un temps au moins, il faut renoncer aux rotations brutales et aux déséquilibres inhérents aux sports de combat, de ballon ou de raquette.

En course à pied, le genou subit l’impact de la réception de chaque foulée. Surtout, quand vous êtes en appui sur une seule jambe, le poids du corps provoque une compression de la partie interne du genou et écrase le ménisque.

En pratique, l’aquabiking rétablit l’équilibre en posant le bassin sur la selle.

Vous pouvez écraser les pédales et vous muscler sans avoir mal !

Dans une moindre mesure, les appareils de cardiotraining type elliptique ou stepper évitent la bascule du genou en assurant un appui simultané sur les 2 pieds. Leur utilisation provoque rarement des douleurs.

Sur rameur, il est conseillé de ne pas trop plier les genoux afin d’éviter de pincer les ménisques.

Bien évidemment, la natation est le plus souvent conseillé. Avec des palmes, il redonne de la force à vos cuisses. Malgré l’absence de compression articulaire, les rotations de genoux provoquées par le geste de la brasse provoque parfois quelques douleurs.

Quand votre genou ne vous fait plus souffrir, lorsque votre membre inférieur a retrouvé force et coordination, vous pouvez tenter de trottiner puis de courir. Si vous êtes passionné de ballon ou de raquette, testez les déplacements latéraux et les changements de direction, vous verrez bien comment réagit votre genou !

Une opération… En dernier recours !

Un ménisque usé est plus fragile. Sa consistance filandreuse, un peu comme de la chair de poisson, le rend plus vulnérable. Aussi peut-il se fissurer… comme celui d’un jeunot !

Si la lésion est importante, ce traitement dit « médical et rééducatif » se montre souvent inefficace. Pire, si un fragment bringuebale dans l’articulation, il risque d’abîmer le cartilage et la préservation du ménisque se révèle plus nuisible qu’utile.

De temps à autre la stratégie thérapeutique proposée ne vous permet pas de reprendre les sports qui vous tiennent à cœur et vous ne souhaitez pas modifier vos pratiques… malgré les conseils de votre médecin. Dans toutes ces circonstances, une intervention devient nécessaire. L’ablation du segment méniscal usé ou cassé doit impérativement être parcimonieuse et économique ! Si vos jambes sont arquées, certains chirurgiens vous proposent de ré-axer votre tibia pour limiter les contraintes sur la partie interne du genou !

Parfois, cette intervention s’impose dans les années qui suivent pour éviter la destruction complète du cartilage.

Pour réduire les risques d’arthrose, il faut patienter avant de reprendre les disciplines sportives contraignantes. Les délais sont incomparables avec les 3 à 6 semaines préconisées après méniscectomie partielle chez un jeune footballeur de haut niveau. Le moignon méniscal doit prendre le temps de se mouler sur les surfaces articulaires.

En pratique, 3 à 4 mois, se montrent souvent nécessaires. Il est d’usage de dire que le sportif a « oublié » son ménisque après environ 1 an ! Les protecteurs du cartilage, les semelles et pourquoi pas les produits visqueux, peuvent encore vous aider.

Que vous soyez coureur ou tennisman, la diversité est désormais vivement recommandée pour préserver votre genou !

Aquabiking, cardio et muscu font désormais partie de votre préparation physique et articulaire.

Ils vous permettent de poursuivre vos sports préférés.

Pratiquez-les avec moins d’intensité et plus de philosophie !

 

Cet article m’a été inspiré par Stéphane CASCUA, médecin et nutritionniste du sport