malaise à l'effort

Pour tous les aquabikeurs(euses) soucieux de leur santé, c’est l’occasion de s’informer sur les malaises à l’effort.

Vous ressentez un malaise lorsque votre cerveau ne reçoit plus suffisamment d’oxygène ou de sucre. Le plus souvent, il est d’origine cardiaque. Le cœur faiblit ou se contracte de façon anarchique et inefficace. Il ne parvient plus à propulser suffisamment de sang vers la tête.

De nombreux indices contribuent à orienter votre médecin vers un malaise grave ou anodin. Le plus déterminant reste le moment de sa survenue. Pendant l’effort, c’est sûrement sérieux. A l’arrêt de l’effort, c’est plus probablement bénin.

1 Pendant l’effort, c’est sérieux !

11 Un manque d’oxygène

Au cours de la séance d’aquabiking votre cœur se contracte plus puissamment et plus rapidement. Il brûle de l’énergie et il a besoin d’oxygène. Lorsque les artères qui l’entourent sont partiellement bouchées, il peut souffrir, être victime de crampe et provoquer des malaises.

Habituellement, ces crises cardiaques d’effort surviennent chez des hommes de plus de 40 ans. Plus volontiers lorsqu’ils fument, présentent un excès de tension artérielle ou de cholestérol.

Classiquement, ces malaises sont précédés et accompagnés de douleurs dans la poitrine qui diffusent vers la mâchoire ou le bras gauche.

12 Un court circuit !

Lors de l’exercice, l’adrénaline stimule et excite le cœur. La transpiration provoque la perte d’eau et de sels minéraux. Toutes les conditions sont réunies pour que le petit courant électrique ordonnant au cœur de se contracter soit perturbé. Il peut suffire d’une anomalie dans les faisceaux de transmission cardiaque pour que les contractions deviennent désordonnées. Battements cardiaques irréguliers et palpitations s’enchainent jusqu’à la survenue d’une activité cardiaque anarchique et inefficace.

Ce type de malaise peut très bien survenir chez un individu jeune. Il est parfois précédé par la perception de pulsations vigoureuses dans la poitrine mais peut aussi se produire brutalement. Étonnamment, si les contractions redeviennent rapidement harmonieuses, le sportif retrouve aisément ses esprits.

13 Un blocage du sang !

Les valves du cœur s’ouvrent au passage du sang puis se referment pour éviter le reflux. Parfois, chez les sujets âgés, ces soupapes s’enraidissent. Elles se coincent et bloquent l’éjection du sang. Chez le jeune sportif, un gros cœur anormal peut se contracter si puissamment que sa masse obstrue l’orifice d’évacuation du sang. Voilà qui provoque des malaises brutaux avec perte de connaissance rapide.

14 L’hypoglycémie : un malaise sans gravité pendant l’effort !

L’hypoglycémie, le manque de sucre dans le sang, c’est l’exception qui confirme la règle : c’est un malaise sans gravité qui survient pendant l’effort !

Lors des activités physiques, le muscle consomme du sucre. Quand les réserves sont épuisées, le cerveau manque de glucose, son unique source d’énergie ! Progressivement, il devient moins performant, sa vigilance s’émousse et une grande faiblesse s’installe. C’est le malaise hypoglycémique. Rapidement, le sportif perçoit des tremblements, des frissons et une accélération de son cœur. Voilà qui caractérise la sécrétion de l’adrénaline qui tente de récupérer les derniers glucoses stockés dans le foie. En plus de ces indices, une alimentation inadaptée avant et pendant le sport, une récupération facilitée par l’ingestion de sucre contribue à étayer cette hypothèse diagnostique rassurante.

court-circuit du coeur

2 Après l’effort ! C’est plutôt rassurant !

21 Un petit coup de vague à l’âme !

Lorsqu’un sportif arrête soudainement un effort intense, son cœur ralentit brutalement. C’est le nerf « vague » qui lui en donne l’ordre. Les vaisseaux des jambes sont encore largement ouverts pour apporter de l’oxygène aux muscles. Le peu de sang propulsé s’y engouffre et pas assez ne parvient au cerveau. Quelques secondes après avoir franchi la ligne d’arrivée, le compétiteur sent progressivement une grande faiblesse l’envahir. Le plus souvent, il a le temps de s’allonger avant de « tomber dans les pommes ». La nature est bien faite : une fois la tête en bas, le sang reprend le chemin du cerveau et notre sportif revient à lui mais sort de sa torpeur péniblement ! Voilà qui explique et caractérise le « malaise vagal ».

Comment éviter le « malaise vagal » ? Évitez le sprint final suivi de l’arrêt brutal. Ralentissez toujours progressivement puis marchez quelques minutes. Entraînez-vous régulièrement. Le manque de préparation provoque une trop large ouverture des vaisseaux sanguins musculaires et une mauvaise régulation de la fréquence cardiaque.

Que faire en cas de « malaise vagal » ? Puisque vous le sentez venir, prenez le temps de vous allonger. Mettez les jambes en l’air. Attendez quelques minutes que le sang reviennent au cerveau. Redressez-vous lentement, par étape d’au moins une minute : Relevez le buste en gardant les jambes allongées, Asseyez-vous et enfin relevez-vous.

22 Attention : malaise grave à l’arrêt de l’effort !

Vous l’avez compris, le réseau de conduction électrique du cœur est puissamment freiné quand vous cessez votre effort. Dans ces conditions, il arrive que des noyaux d’excitation anormaux enfouis dans le muscle cardiaque en profitent pour s’exprimer. Ils déclenchent de longues salves de contractions anarchiques qui peuvent dégénérer en crampes du cœur et en malaises graves.

crampe cardiaque

3 Après un malaise : Consultez !

Vous le constatez, la situation est complexe et les diagnostics ne sont pas aisés. Les malaises peuvent être provoqués par des maladies cardiaques graves !

Voilà qui justifie un bilan sérieux et approfondi pour le commun des mortels. Les malaises ne sont jamais des hypoglycémies, ce ne sont jamais des malaises vagaux … avant que votre médecin n’ait éliminé toutes les autres hypothèses !

Après le malaise : la mort subite ?

Toute la gravité du malaise tient au fait qu’il peut augurer d’une mort subite. Ces contractions anarchiques et ces blocages tournent vite à la crampe du cœur. Le sang n’est plus éjecté vers le cerveau et en trois minutes, la perte de connaissance se transforme en décès ! Même si les troubles cèdent spontanément et rapidement, le sportif peut être porteur d’une maladie cardiaque mortelle !

 

Par Laurent UZAN, cardiologue du sport

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